La pièce Dom Juan ou le Festin de Pierre de Molière écrite et publiée en 1665, est la troisième adaptation française du mythe de Don Juan, à la suite de la version Dorimon 1659 et celle de Villiers en 1660.
En outre, les comédiens italiens, et en particulier la troupe de Biancolelli, jouent les scripts de la Commedia Dell’Arte à Paris sur le même sujet.
Si l’on doit admettre que cette source a inspiré Molière, il est plus ou moins certain, au contraire, que le jeu espagnol de Tirso de Molina El Burlador de Sevilla, écrite en 1616 et à l’origine du mythe, lui était inconnue, malgré son admiration pour les comédies espagnoles.
Son jeu, en prose, ne suit pas les règles théâtrales de l’époque et on ne retrouve ni l’unité de temps, de lieu, ni d’action.
Dans le contexte du théâtre du 17ème siècle, il est l’une des œuvres moins s classiques de Molière.
À la fois audacieuse et dérangeante, cette version de Don Juan n’est jouée que pour une courte période. Révisée par son auteur pour être moins provocante après la seconde représentation, elle est néanmoins retirée après le quinzième et ne réapparaît sur les scènes françaises pour près de deux siècles.
Elle est remplacée par une version plus douce en 1677, écrite par Thomas Corneille, à la demande de la veuve de Molière.