Est-ce une procession de korês antiques autour du Parthénon sur l’Acropole d’Athènes? C’est possible, mais le thème grec est ici revisité et réinventé par Paul Delvaux, et seuls les colonnes ioniques et le fronton du temple évoquent en fait un quelconque souvenir de l’hellénisme. La composition, très construite grâce aux éléments architecturaux (on se souvient que l’architecture est la première formation de l’artiste), met en scène d’étranges jeunes filles, dénudées ou voilées comme d’énigmatiques prêtresses, évoluant dans un décor de théâtre. Quelques lampadaires renforcent la lumière lunaire qui illumine la procession perpétuelle de ces créatures féminines venues d’ailleurs et en partance pour nulle part.
Seule peinture de Delvaux conservée dans les collections du musée national d’Art moderne de Paris, cette toile est, avec ses figures hiératiques, son romantisme teinté de douceur, de sensualité et de mystère, caractéristique du «réalisme magique» propre à l’artiste belge.